Bergeron, Soeur Juliette

SŒUR JULIETTE BERGERON, S.C.I.M.
Est décédée à la Résidence Bon-Pasteur de Chicoutimi, le 29 octobre 2013, à l’âge de 91 ans, Soeur Juliette Bergeron (sœur Sainte-Aline). Née à Alma, de Mme Hélène Angers et de M. Gonzague Bergeron, elle comptait 74 ans de vie religieuse. Enseignante pendant plus de 30 ans à Vancouver, Maillardville, au Lac-St-Jean, à Jonquière et à Chicoutimi. Ensuite, elle s'est dévouée pendant 27 ans dans des services variés dont 13 ans à l’archevêché de Hauterive. Elle a travaillé aussi dans des services communautaires: comptable, supérieure et autres. Elle était notamment la tante de Sœur Florence Bergeron, s.c.i.m. et la sœur de feu l’abbé Henri-Joseph. Les funérailles ont eu lieu le 2 novembre à la chapelle de la Résidence Bon-Pasteur.
BERGERON (soeur Juliette) (soeur Sainte-Aline) Est décédée à la Résidence Bon-Pasteur, le 29 octobre 2013, à l’âge de 91 ans, 9 mois et 11 jours, soeur Juliette Bergeron (soeur Sainte-Aline), après 74 ans de vie religieuse dans la congrégation des Soeurs du Bon-Pasteur. La communauté accueillera les parents et amis à la Résidence Bon-Pasteur 424, rue Bégin Chicoutimi Les heures d’accueil sont: le vendredi 1er novembre 2013 de 19 h à 21 h; le samedi 2 novembre 2013 à compter de 8 h 30. Les funérailles auront lieu le samedi 2 novembre 2013 à 10 h à la chapelle de la Résidence Bon-Pasteur, 424, rue Bégin, Chicoutimi. Native d’Alma, paroisse Saint-Joseph, soeur Juliette Bergeron était la fille de feu M. Gonzague Bergeron et de feu dame Hélène Angers. La vie de soeur Juliette a été marquée par le changement, les déplacements. Sa disponibilité et son sens d’adaptation ont souvent été mis à l’épreuve. Partout, elle a manifesté une attitude accueillante et ouverte. Son humour a été apprécié. Enseignante pendant plus de trente ans, dont 14 à Vancouver et à Maillardville, elle a oeuvré également au Lac-St-Jean, à Jonquière et à Chicoutimi. Ensuite, elle s'est dévouée pendant vingt-sept ans dans des services variés dont 13 à l’archevêché de Hauterive. Avec générosité, elle s'est aussi donnée dans des services communautaires: comptable, supérieure et autres. Outre sa famille religieuse, soeur Juliette laisse dans le deuil ses neveux et nièces très affectionnés, dont soeur Florence Bergeron, religieuse au Bon-Pasteur. Elle était la soeur de feu Oscar (feu Marie-Aurore Bergeron), feu Gracia (feu Rosario Lemay), feu Johnny (feu Imelda Bergeron), feu Anne-Marie (feu Joseph-Philéas Gaudreault), feu Armand et feu Henri-Joseph, prêtre. Des marques de sympathie peuvent aussi se traduire par une offrande de messe ou un don aux oeuvres missionnaires du Bon-Pasteur, à l’adresse: « Les Charités Bon-Pasteur, Inc. », 2550, rue Marie-Fitzbach, Québec, G1V 2J2. Tél.: 1-418-656-0650. Pour information: (418) 543-0755, sans frais: 1-800-260-1162 Pour vos messages de condoléances, télécopieur: (418) 543-7241 Courriel: info@graveletfils.com - Site internet: www.graveletfils.com Direction funéraire: Résidences funéraires Gravel & Fils, Réseau Dignité.Parution: 2013-10-31 au 2013-10-31 dans Le Quotidien---Juliette Bergeron janvier 19, 1922 - octobre 29, 2013...Résidence funéraire Gravel & Fils, QC, 2013-10-31
Source : Le Quotidien / Le Progrès Dimanche, Saguenay, QC
18 janvier 1922 - 29 octobre 2013

Ne garde pas ton trésor dans ton champ, mais va le semer aux quatre vents.
(Georges Lévesque dans "Peuple de l'Évangile").


À l'instar de ses ancêtres Bergeron, soeur Marie-Juliette enregistre plusieurs aventures à son curriculum vitae.  Toutefois, si André, son premier ancêtre venu de Saint-Saturnin-du-Bois, Charente-Maritime au diocèse de Larochelle, France, est demeurée au Québec, soeur Marie-Juliette ne s'établira nulle part et reviendra dans sa région.  À l'aide de notes rédigées, en 1993, il est possible de retracer les origines, l'atmosphère familiale et le vécu de notre soeur.


Ancêtres: Héritière d'une lignée qui a transmis le goût de l'histoire, soeur Marie-Juliette, jointe à des neveux et nièces, a fait une recherche très avancée sur la généalogie de la famille Bergeron.  Arrivés à Lauzon en 1666, les ancêtres de soeur Marie-Juliette, après plusieurs déplacements, s'établiront à la Malbaie en 1821 et, de là au Saguenay.  Son grand-père Edouard Bergeron, épouse Célina Lavoie à Chicoutimi en 1862 et ils eurent treize enfants.  Son père Gonzague Bergeron (1875-1950), fils de Edouard, épouse Hélène Angers (1878-1951) à Jonquière le 29 janvier 1900.  Soeur Marie-Juliette a des notes importantes également sur la généalogie de sa mère.  Il est noté que la famille Angers vient de la Picardie en France et s'établit au Canada en 1665.  Après Québec, les Angers ont élu domicile à Neuville pendant plusieurs générations.  En 1870, son grand-père, Louis-Almas Angers se marie à Jonquière avec Monique Harvey.  Leur fille Hélène épouse Gonzague Bergeron à Jonquière en 1900.  Dans cette généalogie, figure Marie-Anne Angers, de Neuville, soeur de Saint-Vincent-de-Paul (1827-1907), collaboratrice de la fondation du Bon-Pasteur en 1850.


Famille: De la neuvième génération des Bergeron au Canada, soeur Marie-Juliette est née à Alma, Lac-St-Jean le 18 janvier 1922.  Elle est la dernière d'une famille de dix enfants.  L'aîné Oscar est le père de soeur Florence Bergeron, religieuse au Bon-Pasteur.  Le 9e, Henri-Joseph (1918-2004), a embrassé la prêtrise.  Décédé à Chicoutimi, il a reçu des attentions soutenues de sa soeur Marie-Juliette, pendant les dernières années de sa vie, alors qu'il demeurait à la Résidence des prêtres à Chicoutimi.  Pour sa famille soeur Marie-Juliette est une personne d'excellente relation amicale.


Enfance: Soeur Marie-Juliette nous parle de ses jeunes années. À ma naissance, l'aîné avait 21 ans et le dernier 3 ans.  Trois étant décédés jeunes, il y avait un vide dans la famille.  Je fus donc accueillie comme un cadeau du ciel.  Mes parents étaient très fiers de leur petite dernière, ce bébé plein de vie qui marchait déjà à dix mois.  Cette toute jeune enfant a l'air bien décidé, disait la parenté.  J'ai grandi dans un milieu chrétien.  Chaque soir, il y avait la récitation du chapelet de la sainte Vierge, des actes et du chapelet du Sacré-Coeur, sans mentionner les ajouts.  Pendant le carême, en soirée, il y avait la lecture de l'évangile.  Outre le dimanche, les premiers vendredis du mois étaient respectés, même si la famille Bergeron demeurait à cinq milles de l'église. Monsieur Gonzague était cultivateur dans le 7e rang.  De sa mère, soeur Marie-Juliette note qu'à son décès, à l'âge de 73 ans, on disait d'elle: madame Hélène était humble et charitable.  Son attitude envers les pauvres se rapproche de celle de notre fondatrice, Marie Fitzbach.  Chaque année, un pauvre, un "quêteux" venait nous visiter. Nous lui offrions le gîte et le couvert. Un dimanche, maman remarqua que le pauvre portait un pantalon troué.  Elle lui en prêta un parmi ceux de mon père, lava et rapiéça ceux du pauvre. Ma mère était une priante. Apparemment, elle priait toujours.  Le mouvement de ses lèvres révélait qu'elle récitait sans cesse des oraisons jaculatoires.  Mon père faisait réciter le chapelet à ses compagnons sur son lit d'hôpital.  Soeur Marie-Juliette révèle une phrase particulièrement évocatrice de la spiritualité de son père, alors qu'elle sympathisait avec lui en voyant de grosses gouttes de sueurs perler sur son front : Notre-Seigneur était plus fatigué que moi, lorsqu'il portait sa croix.


Études: J'ai fréquenté la petite école du rang jusqu'en cinquième année.  J'aimais l'étude et je désirais m'instruire. Mais comment y arriver, car mes parents n'étaient pas fortunés.  Un jour, ma mère entendit parler du Juvénat Bon-Pasteur à Notre-Dame-des-Laurentides.  En septembre 1936 je partais pour le Juvénat.  Les premiers mois de ma vie de pensionnaire sont pour moi synonyme d'ennui... Heureusement, l'ennui s'est laissé vaincre et, par la suite, j'ai beaucoup apprécié les trois belles années de Juvénat.  En 1939, je sortais de cette Institution munie du diplôme complémentaire du Bureau central.  Elle pouvait enseigner.  Plus tard, soeur Marie-Juliette poursuivra des études supérieures, dont une spécialité en anglais.


Vocation: Depuis mon enfance, je rêvais de devenir une sainte, pas n'importe quelle sainte. L'atmosphère chrétienne dans laquelle j'ai grandi a contribué à développer le goût de me consacrer au Seigneur.  À l'âge de douze ans, alors que je participais à une retraite d'enfants de Marie, j'ai vraiment senti l'appel du Seigneur.  Avec le consentement de mes parents, à l'âge de dix-sept ans, ayant en main mon diplôme d'enseignement, symbole de liberté et de gain, je quittais ma famille et "toute ma richesse".  C'était le 13 août 1939.  Les premiers mois à la Maison Provinciale de Chicoutimi, furent marqués par l'ennui, comme au Juvénat.  Sa liberté, elle la désirait, mais elle a répondu à une compagne qui lui proposait de la reprendre : Je ne le peux pas... Elle écrit: "L'appel de Jésus était trop fort".   Comme toutes ses compagnes, soeur Marie-Juliette suivit les cours de formation à la vie religieuse.  En 1941, elle prend un premier engagement.  Désormais, elle portera le nom de Soeur sainte Aline.  Toujours bien décidée à consacrer toute sa vie au Seigneur, elle fera ses voeux perpétuels de chasteté, de pauvreté et d'obéissance à Québec le 15 août 1946.


Enseignement: J'étais entrée au couvent pour me consacrer au Seigneur, non pas pour enseigner, mais pour faire la volonté de Dieu.  L'enseignement lui fut attribué comme forme d'apostolat, car elle avait en main un diplôme.  Elle a répondu aux attentes de la Communauté pendant trente ans, à Québec, à Chicoutimi, à Jonquière, à St-Ambroise et à Mistassini.  En 1952, on frappe à sa porte pour un besoin à Maillardville.  Avec le dynamisme de mes trente ans, je m'emballai pour cette aventure.  J'étais convaincue d'aller sauver la langue française chez nos compatriotes canadiens-français, d'origine québecoise, établis à Maillardville.  Je faisais bien rire mes compagnes en leur disant que je voulais mourir dans les plis du drapeau.  Elle a oeuvré dix ans à Maillardville et quatre ans à Vancouver dans l'enseignement : mélange de français et d'anglais. Revenue au Québec en 1966, elle demeure fidèle à elle-même et dit encore un "oui" pour l'enseignement. À la suite de son expérience dans l'Ouest canadien, elle fit nommée pour enseigner l'anglais dans les classes du secondaire à Jonquière, à Chicoutimi et à Cap-Rouge. Elle s'en acquitte avec générosité. Sr Marie-Juliette n'a vraiment pas gardé son trésor dans son champ,


Deuxième et troisième carrière: Après un trente ans plein dans l'enseignement, Soeur Marie-Juliette avoue être contente de commencer une autre carrière.  Entre 1974 et 1977, elle fut secrétaire pour la revue Pastorale-Québec au diocèse de Québec.  En 1977, monseigneur Jean-Guy Couture, évêque du diocèse de Hauterive, sollicite la présence des soeurs du Bon-Pasteur.  Avec deux consoeurs, Soeur Thérèse Laberge et soeur Thérèse Asselin, je fus désignée pour cette 'fondation' à Hauterive.  A cet endroit, je remplis le rôle de secrétaire de l'évêque de 1977 à 1987.Après ce temps, j'ai travaillé en pastorale diocésaine une année: 1987-1988.  Elle dit avoir beaucoup apprécié cette dernière expérience.  De son travail avec monseigneur Couture et monseigneur Roger Ébacher, elle a gardé un très bon souvenir.  À partir de 1988, soeur Marie-Juliette se dévoue entièrement dans les services communautaires, comme supérieure, économe, comptable et autres.  Pour elle, c'est la volonté de Dieu recherchée dans n'importe quelle fonction, en essayant de donner satisfaction dans toute responsabilités confiées.


Ma spiritualité: Par spiritualité, j'entends une façon de rejoindre Dieu.  Je n'ai jamais eu de révélations et je n'ai pas vu Dieu comme un être sévère qui guette pour punir.  Dieu est bon et miséricordieux... Je lui rend grâce pour la parcelle de bonté mystérieuse dont il a enrichi mon coeur... Ma spiritualité, ma façon d'aller à Dieu, c'est tout simplement de me laisser aimer.  C'est bien ainsi que soeur Marie-Juliette s'est révélée au temps de l'action, en acceptant avec générosité les nombreux déplacements et les contrariétés.  Disponible, très simple et confiante, elle s'adaptait à toutes les situations.  Le sourire ne la quittait pas.  De même dans ses dernières années et au temps de la maladie, elle a manifesté une attitude accueillante et ouverte.  La simplicité de vie la caractérisait: discrète et très dépouillée, elle se contentait de peu.  Toujours ordonnée et disciplinée, elle vivait paisiblement le quotidien dans le respect des autres.  Sa force était aussi la prière.  Telle était soeur Marie-Juliette, fille de Marie Fitzbach, notre fondatrice vénérable.  Et comme Job qui disait : "Je sais que mon libérateur est vivant... et de mes yeux de chair, je verrai Dieu", soeur Marie-Juliette a vécu dans une espérance qui lui a permis de traverser les épreuves en gardant sa sérénité (abbé R. Lebel, aux funérailles).  Par sa vie toute donnée, elle a semé son trésor aux quatre vents.  Le Seigneur a fait germer. Aujourd'hui, au-delà de l'espace et du temps, le Maître de la moisson bénit sa bien-aimée et lui donne de vivre dans sa Lumière. (Texte de soeur Lucille Bergeron. s.c.i.m. 11 décembre 2013).


Témoignages:  Sr Marie-Juliette a beaucoup été estimée par sa grande famille, elle était joviale et sociable.  Dieu l'avait dotée d'une belle personnalité.  Elle avait un grand coeur et une charité bienfaisante pour chacun et chacune de nous.  Aimable, courageuse et ordonnée, elle ne se procurait jamais de choses inutiles.  Dans ses visites à la parenté, elle inspirait le respect et la reconnaissance.  On la questionnait et ses réponses captivaient toutes les personnes, jeunes et moins jeunes.  Ma chère tante nous a apporté un vrai réconfort et nous a communiqué la joie et le bonheur, dans nos rencontres familiales.   Notre tante avait le goût  du bien et du beau.  Elle était ardente à accomplir n'importe quelle tâche, décidée et vaillante, elle menait à bonne fin ce qu'elle entreprenait.  Chère tante, il est bon de repasser les faits et gestes de votre vie ou la promesse de Dieu s'est accomplie en vous. A l'instar de Marie Fitzbach, sûrement que le tout de votre vie a produit des fruits pour la "Gloire de Dieu et le salut des âmes" (Sr Florence Bergeron, s.c.i.m.).  Sa nièce Nicole avoue qu'elle se confiait à sa tante et qu'elle reconnaît son influence sur sa profession d'enseignante.  Sa filleule Marielle, a apprécié travailler la généalogie avec une tante aussi décidée et déterminée.  Raymonde, nièce, a assisté soeur Marie-Juliette dans ses derniers jours et se dit "privilégiée"d'avoir été présente à son envol d'ici-bas pour entrer dans la vraie vie. Soeur Florence était aussi présente.  Tous les neveux et nièces, venus nombreux lors des cérémonies funéraires, ont manifesté un bel attachement pour leur tante Marie-Juliette.