Monast, Soeur Laurette

Hommage à soeur LAURETTE MONAST
(Soeur Madeleine-du-Crucifix)
Naissance : 12 novembre 1925 à Bonsecours (Québec)
Baptême : 13 novembre 1925
Nom du père : Omer Monast
Nom de la mère : Marie-Emma Boisvert
Voeux temporaires : 19 mars 1949
Voeux perpétuels : 15 août 1952
Date du décès : 18 juillet 2012
1925 – 2012
Comme un long pèlerinage vers la terre promise, la vie de soeur Laurette se déroule sans bruit. Le Maître qu’elle a servi
avec ferveur l’invite à sa table.
Issue d’une famille où la foi et le service joyeux sont des valeurs privilégiées, Laurette reçoit le baptême sans tarder. Deuxième d’une famille qui compte un frère et trois soeurs, l’enfant savoure, dès le berceau, la tendresse qui alimentera son dynamisme tout au long des jours. À l’école rurale où son aînée, Marie-Stella, lui a tracé le chemin, la jeune élève étudie avec persévérance et réussit son primaire. Très tôt, elle prend part active au train-train du foyer. Tandis que le père oeuvre à la ferme, elle s’initie à toutes les tâches de la maison. Bras droit d’une mère à nulle autre pareille, Laurette cultive la dé-brouillardise. Les années passent et sa chère soeur Marie-Stella a maintenant quitté pour la vie religieuse. Laurette devient pen-sive et s’interroge à son tour sur son avenir.
Puisant dans la prière, attentive aux aspirations de son coeur, elle laisse monter en elle la voix intérieure qui l’invite à Le suivre. Tout lui semble éphémère ici-bas. Après un temps d’hésitation, son choix se précise : elle s’offre à Dieu, seul et vrai Bien qui l’attire. Le vingt-huit août 1946, Laurette entre au Noviciat; ce temps de formation fait grandir en elle le désir de Dieu. Avant ses premiers voeux, le médecin juge que sa santé est trop fragile et refuse de signer le certificat médical. L’infirmière présente dit : « Signez! Signez docteur! » Le Seigneur confirme notre soeur qu’il la veut bien à Lui. Vraiment, le Seigneur prépare depuis longtemps la nouvelle recrue pour son oeuvre future. En 1949, elle débute sa carrière de cordon-bleu au presbytère de Gro-veton (É.-U.). Après un séjour d’un an, elle poursuit sa tâche dans divers endroits du Québec, durant vingt et un ans. Appréciée pour son dévouement, ses nombreux talents, notre vaillante compagne se nourrit de la Parole de Dieu qui la garde en sa Présence et qui lui donne force et joie.
En 1971, au presbytère de Douville, un mandat pastoral étalé sur vingt-cinq ans est très révélateur. Soeur Laurette seconde l’abbé Paul Déry dans son ministère paroissial : secrétaire au bureau de la cure, visiteuse des malades, sacristine et ménagère. Les pauvres et les démunis ont une place de choix dans son coeur. Lors de son départ, un paroissien, porte-parole du milieu, lui adresse des hommages qui lui valent bien des applaudissements. Sur ce, un bref extrait : «… soeur Laurette a toujours été animée par les valeurs de vie de sa fondatrice, Mère Élisabeth Bergeron. Sa foi s’incarne dans les gestes d’accueil, d’écoute, de dévouement inlassable : en tenue de service, toujours souriante…!» (Pierre Lussier)
Quittant avec nostalgie ce milieu tant aimé, elle entre à la maison mère, heureuse d’y retrouver sa chère soeur Marie-Stella ( Marie-Saint-Omer ), à qui elle assure mille attentions jusqu’à la fin. Sans compter ses pas, cette femme responsable, semeuse de tendresse trouve encore moyen de remplir diverses tâches communautaires. Avec le temps, un certain épuisement se fait sentir tandis qu’un mal sournois gruge ses forces.
À l’instar de Jésus, elle fait de sa vie un offertoire, consciente que la maladie réalise son oeuvre en elle. Se faisant toute attentive au moment présent, elle songe à l’heure du passage. Tel un chant de reconnaissance, s’abandonnant au vouloir divin, soeur Laurette fixe son regard sur l’humble Serviteur de Yahvé, qui l’a comblée tout au long de sa fragile existence et espère sa venue. Alors que tout fait silence dans l’attente du Maître, autour d’elle, on croit entendre ce chant du psalmiste : «Bénis le Seigneur! Il te comble d’amour et de tendresse».
Berthe Champagne, s.j.s.h.