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Le Franco Canadien et le Canadien Français, (Journaux)
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Le Franco Canadien et le Canadien Français, (Journaux)
Paru pour la première fois le 1er juin 1860, le Franco-Canadien qui deviendra plus tard Le Canada Français, fête ses 140 ans d'existence en l'an 2000. Jamais depuis sa fondation le journal n'a cessé de publier, s'enorgueillissant d'être le vice-doyen de la presse francophone en Amérique.
La création de ces deux journaux au milieu du siècle dernier n'est pas étrangère à toute l'effervescence qui règne alors, tant sur le plan politique que sur celui des idées. La presse vit un âge d'or au Québec qui voit fleurir des idées progressistes telles que la liberté d'opinion, la lutte pour l'instruction publique, la séparation de l'Église et de l'État et même l'annexion aux États-Unis.
Quelque trois cents journaux nouveaux apparaissent entre 1840 et 1867, année de la Confédération. De toutes ces publications, peu survivront jusqu'à aujourd'hui.
F.-G. Marchand
Que ce soit à titre de rédacteur ou de propriétaire, le nom de Félix-Gabriel Marchand, puis celui de son fils Gabriel seront étroitement associés au Franco-Canadien et au journal Le Canada Français, durant un demi-siècle, de sa fondation jusqu'en 1910. Marchand, notaire de profession, homme d'affaires et de lettres, connaîtra une carrière politique brillante le menant de simple député libéral du comté de Saint-Jean en 1867 à premier ministre du Québec (1897-1900).
Ainsi au printemps 1860, avec un autre notaire, Valfroy Vincelette d'Iberville, il convainc les imprimeurs Pierre Cérat et Isaac Bourguignon qui publient déjà à Montréal un journal à saveur humoristique, La Guêpe, de fonder un journal qui sera l'organe «accrédité» du Parti libéral dans les comtés de Saint-Jean, Iberville et Napierville. Une souscription populaire permet d'amasser 800 $ pour le lancement du nouveau journal.
Dans le premier numéro, daté du 1er juin 1860, un prospectus annonce les couleurs du journal. D'abord le comité des rédacteurs note qu'il y a trop peu de journaux français dans le pays. Il souligne aussi que ces journaux sont à peu près tous les organes exclusifs d'un parti, défendant la politique du gouvernement actuel, ou combattant dans les rangs de l'opposition. Mais Marchand et Vincelette sont eux-mêmes des militants libéraux, tout comme les deux imprimeurs. Ils en feront un journal étroitement associé aux intérêts des libéraux qui à l'occasion défendra des idées plus progressistes telles la valeur de l'instruction publique et la création d'un ministère de l'Éducation.
En 1860, le contexte politique est au changement constitutionnel et le nouveau journal prévoit une lutte imminente entre le Haut (Ontario) et le Bas-Canada (Québec). Le journal dit vouloir s'y impliquer en faisant valoir non pas des intérêts partisans mais nationaux. Il veut être l'organe du district, donc défendre avant tout les intérêts de la région sans par contre les faire passer devant ceux du pays. «Nous désirons que notre feuille sans cesser d'être canadienne, soit surtout franco-canadienne».
Sans être une feuille religieuse, le journal sera catholique comme ses rédacteurs.
Débuts modestes
À ses débuts, le journal paraît les mardis et les vendredis. Le coût annuel de l'abonnement n'est que de 2 $. Il ne compte que quatre pages d'un format de 14 pouces sur 21. La publicité annonce des pilules fortifiantes pour des femmes faibles, des ornements d'église, un assortiment général d'effets de groceries, etc. Ses pages font place à la nouvelle locale touchant l'agriculture, la vie politique, les mariages mais font aussi écho aux événements de la vie montréalaise. Ils relatent les débats parlementaires. Les nouvelles d'Europe et des États-Unis occupent beaucoup d'espace.
L'avocat Charles-Joseph Laberge sera le premier rédacteur en chef. Il fut maire d'Iberville, député et même brièvement ministre sous l'Union. Il fonda l'Institut canadien d'Iberville. Félix-Gabriel Marchand lui succédera à la tête de la rédaction (1861-1863). Il y reviendra de 1867 à 1878 alors qu'il occupe pourtant le siège de Saint-Jean à l'Assemblée législative du Québec. L'historien Robert Rumily ira jusqu'à parler du journal comme de «l'organe presque personnel de Marchand».
Au cours du XIXe siècle sont associés aussi les noms des juristes Alfred-Napoléon Charland (1863-1865), Jean-Éphrem-Zéphirin Bouchard (18178-1882), puis Gabriel Marchand (1882-1885) et Léon Lorrain (1885-1892) à la direction de la rédaction.
Les débuts du journal ne sont pas faciles. L'année de la Confédération, Bourguigon vend le journal à Marchand pour qu'il lui donne un nouvel essor. Ce dernier lance un appel à la solidarité des Canadiens français pour défendre la langue et la religion de leurs pères. Il s'emploie à donner plus de consistance au contenu et à rajeunir sa typographie.
Grand Feu
Mais le 18 juin 1876 survient le Grand Feu qui détruira les trois quarts de la ville de Saint-Jean. Le journal doit se doter d'un nouvel équipement. Le format passe à 18 pouces sur 24 et le journal fait plus de place aux illustrations. La première nouvelle illustrée paraîtra en octobre 1877. Par ailleurs le journal accorde plus d'importance aux nouvelles canadiennes et de la région.
Jusqu'en 1879, le journal compte toujours quatre pages mais il commence alors à publier trois fois par semaine, les mardis, jeudis et samedis. Cette fréquence est toutefois abandonnée et, à compter de septembre 1883, il ne paraîtra plus qu'une fois par semaine. Le prix de l'abonnement annuel est réduit à 1 $. Quelques années auparavant, en 1876, le journal était redevenu la propriété de M. Bourguignon.
Affrontement
Mais Félix-Gabriel Marchand alors chef du Parti libéral et chef de l'opposition, n'en continue pas moins de s'intéresser de près à la scène politique locale et au journal. Mécontent du contenu du Franco-Canadien, adoptant à ses yeux une direction politique trop molle, il se lance dans une nouvelle aventure: la fondation, le 6 juillet 1893, du journal Le Canada Français, journal libéral du district d'Iberville.
Pour créer ainsi un concurrent, Marchand invoque le non-respect d'une entente conclue avec Bourguignon qui devait lui remettre le titre du journal s'il l'abandonnait. Du même souffle, il dénonce les pourparlers entre le propriétaire du Franco-Canadien et la famille Rolland, d'allégeance conservatrice, pour leur vendre les équipements du journal.
Bourguignon se défend de mal défendre les intérêts du Parti libéral et plaide plutôt le manque d'argent. Commence alors une âpre lutte entre le Franco-Canadien et le Canada Français dont la facture est presqu'identique. Il sera publié le même jour. L'avocat Alphonse Morin, un ami de Marchand, est le propriétaire et l'éditeur de la nouvelle publication.
Deux ans plus tard, Marchand reprend possession du Franco-Canadien en vertu du contrat enregistré devant notaire à l'effet qu'advenant l'insolvabilité de Bourguignon le journal revienne à Marchand.
Le 25 octobre 1895 paraît le premier numéro du journal Le Canada Français / Le Franco-Canadien qui conservera cette double appellation durant près de 70 ans. Mais peu à peu les gens prennent l'habitude de l'appeler Le Canada Français et plus familièrement Le Canada.
Tournant du siècle
En juin 1898, le journal devient la propriété du fils de Marchand, Gabriel qui lui insufflera une vie nouvelle. L'édition du 26 août 1898 compte six pages. L'année suivante, le journal a huit pages et grimpe à dix en 1905. Une première étape de l'histoire du journal prend ainsi fin.
Gabriel Marchand. qui suivra les traces de son père en se faisant élire député de Saint-Jean à l'Assemblée législative du Québec en 1908, conserve la propriété du journal jusqu'à cette date puis le vend à la compagnie «Le Canada Français Limitée», propriété d'un avocat de Montréal. Il continue cependant à en être l'éditeur jusqu'à son décès en 1910.
Arsène Bessette, rédacteur en chef qui succède à Gabriel Marchand aura aussi marqué l'histoire du journal par sa plume, ses idées patriotiques et son style coloré.
Au cours de son histoire, le journal a occupé divers locaux dans le Vieux-Saint-Jean. D'abord logé sur la rue Champlain, puis sur la rue Saint-Jacques, c'est en 1910 que l'entreprise propriétaire acquiert le terrain et l'édifice situés au 16, rue Richelieu et y élit domicile en 1911. Aujourd'hui l'emplacement porte le numéro civique 84 et le journal y a toujours pignon sur rue.
Louis-Omer Perrier
En 1918, Louis-Omer Perrier originaire de Saint-Valentin devient le directeur général de la Compagnie. Deux ans plus tard, il en fait l'acquisition pour la somme de 18 000 $. Jusqu'à aujourd'hui, l'histoire du journal restera liée à sa famille. Car à sa mort en juin 1958, son petit-fils, Yves Gagnon, prendra la relève.
À l'époque des débuts de L.O. Perrier, le journal commence à paraître le jeudi et publiera ce jour de la semaine jusqu'au 4 décembre 1968. Depuis cette date il est publié le mercredi. Si durant les quinze première années du règne Perrier le journal ne change pas d'allure, il passe en 1935 à seize pages. Il en compte vingt en 1940 puis quarante en 1953.
Tout en demeurant à tendance politique libérale, le journal cesse cependant en 1937 de se dire «organe libéral» pour se présenter comme «hebdomadaire dévoué aux intérêts de toute la région». Il n'en demeure pas moins associé aux libéraux puisque Perrier est organisateur politique du parti tant aux élections provinciales que fédérales.
Par ailleurs c'est lui qui fait vraiment du journal une publication à vocation régionale consacrant une place plus considérable à la nouvelle locale. En effet durant son règne de quarante ans, il associe à la rédaction du journal des dizaines de correspondants dans toutes les municipalités et villages allant de La Prairie à Frelighsburg. Cette nouvelle orientation fera le succès du journal jusqu'à aujourd'hui.
Source :
http://www.canadafrancais.com/histoire.asp
La création de ces deux journaux au milieu du siècle dernier n'est pas étrangère à toute l'effervescence qui règne alors, tant sur le plan politique que sur celui des idées. La presse vit un âge d'or au Québec qui voit fleurir des idées progressistes telles que la liberté d'opinion, la lutte pour l'instruction publique, la séparation de l'Église et de l'État et même l'annexion aux États-Unis.
Quelque trois cents journaux nouveaux apparaissent entre 1840 et 1867, année de la Confédération. De toutes ces publications, peu survivront jusqu'à aujourd'hui.
F.-G. Marchand
Que ce soit à titre de rédacteur ou de propriétaire, le nom de Félix-Gabriel Marchand, puis celui de son fils Gabriel seront étroitement associés au Franco-Canadien et au journal Le Canada Français, durant un demi-siècle, de sa fondation jusqu'en 1910. Marchand, notaire de profession, homme d'affaires et de lettres, connaîtra une carrière politique brillante le menant de simple député libéral du comté de Saint-Jean en 1867 à premier ministre du Québec (1897-1900).
Ainsi au printemps 1860, avec un autre notaire, Valfroy Vincelette d'Iberville, il convainc les imprimeurs Pierre Cérat et Isaac Bourguignon qui publient déjà à Montréal un journal à saveur humoristique, La Guêpe, de fonder un journal qui sera l'organe «accrédité» du Parti libéral dans les comtés de Saint-Jean, Iberville et Napierville. Une souscription populaire permet d'amasser 800 $ pour le lancement du nouveau journal.
Dans le premier numéro, daté du 1er juin 1860, un prospectus annonce les couleurs du journal. D'abord le comité des rédacteurs note qu'il y a trop peu de journaux français dans le pays. Il souligne aussi que ces journaux sont à peu près tous les organes exclusifs d'un parti, défendant la politique du gouvernement actuel, ou combattant dans les rangs de l'opposition. Mais Marchand et Vincelette sont eux-mêmes des militants libéraux, tout comme les deux imprimeurs. Ils en feront un journal étroitement associé aux intérêts des libéraux qui à l'occasion défendra des idées plus progressistes telles la valeur de l'instruction publique et la création d'un ministère de l'Éducation.
En 1860, le contexte politique est au changement constitutionnel et le nouveau journal prévoit une lutte imminente entre le Haut (Ontario) et le Bas-Canada (Québec). Le journal dit vouloir s'y impliquer en faisant valoir non pas des intérêts partisans mais nationaux. Il veut être l'organe du district, donc défendre avant tout les intérêts de la région sans par contre les faire passer devant ceux du pays. «Nous désirons que notre feuille sans cesser d'être canadienne, soit surtout franco-canadienne».
Sans être une feuille religieuse, le journal sera catholique comme ses rédacteurs.
Débuts modestes
À ses débuts, le journal paraît les mardis et les vendredis. Le coût annuel de l'abonnement n'est que de 2 $. Il ne compte que quatre pages d'un format de 14 pouces sur 21. La publicité annonce des pilules fortifiantes pour des femmes faibles, des ornements d'église, un assortiment général d'effets de groceries, etc. Ses pages font place à la nouvelle locale touchant l'agriculture, la vie politique, les mariages mais font aussi écho aux événements de la vie montréalaise. Ils relatent les débats parlementaires. Les nouvelles d'Europe et des États-Unis occupent beaucoup d'espace.
L'avocat Charles-Joseph Laberge sera le premier rédacteur en chef. Il fut maire d'Iberville, député et même brièvement ministre sous l'Union. Il fonda l'Institut canadien d'Iberville. Félix-Gabriel Marchand lui succédera à la tête de la rédaction (1861-1863). Il y reviendra de 1867 à 1878 alors qu'il occupe pourtant le siège de Saint-Jean à l'Assemblée législative du Québec. L'historien Robert Rumily ira jusqu'à parler du journal comme de «l'organe presque personnel de Marchand».
Au cours du XIXe siècle sont associés aussi les noms des juristes Alfred-Napoléon Charland (1863-1865), Jean-Éphrem-Zéphirin Bouchard (18178-1882), puis Gabriel Marchand (1882-1885) et Léon Lorrain (1885-1892) à la direction de la rédaction.
Les débuts du journal ne sont pas faciles. L'année de la Confédération, Bourguigon vend le journal à Marchand pour qu'il lui donne un nouvel essor. Ce dernier lance un appel à la solidarité des Canadiens français pour défendre la langue et la religion de leurs pères. Il s'emploie à donner plus de consistance au contenu et à rajeunir sa typographie.
Grand Feu
Mais le 18 juin 1876 survient le Grand Feu qui détruira les trois quarts de la ville de Saint-Jean. Le journal doit se doter d'un nouvel équipement. Le format passe à 18 pouces sur 24 et le journal fait plus de place aux illustrations. La première nouvelle illustrée paraîtra en octobre 1877. Par ailleurs le journal accorde plus d'importance aux nouvelles canadiennes et de la région.
Jusqu'en 1879, le journal compte toujours quatre pages mais il commence alors à publier trois fois par semaine, les mardis, jeudis et samedis. Cette fréquence est toutefois abandonnée et, à compter de septembre 1883, il ne paraîtra plus qu'une fois par semaine. Le prix de l'abonnement annuel est réduit à 1 $. Quelques années auparavant, en 1876, le journal était redevenu la propriété de M. Bourguignon.
Affrontement
Mais Félix-Gabriel Marchand alors chef du Parti libéral et chef de l'opposition, n'en continue pas moins de s'intéresser de près à la scène politique locale et au journal. Mécontent du contenu du Franco-Canadien, adoptant à ses yeux une direction politique trop molle, il se lance dans une nouvelle aventure: la fondation, le 6 juillet 1893, du journal Le Canada Français, journal libéral du district d'Iberville.
Pour créer ainsi un concurrent, Marchand invoque le non-respect d'une entente conclue avec Bourguignon qui devait lui remettre le titre du journal s'il l'abandonnait. Du même souffle, il dénonce les pourparlers entre le propriétaire du Franco-Canadien et la famille Rolland, d'allégeance conservatrice, pour leur vendre les équipements du journal.
Bourguignon se défend de mal défendre les intérêts du Parti libéral et plaide plutôt le manque d'argent. Commence alors une âpre lutte entre le Franco-Canadien et le Canada Français dont la facture est presqu'identique. Il sera publié le même jour. L'avocat Alphonse Morin, un ami de Marchand, est le propriétaire et l'éditeur de la nouvelle publication.
Deux ans plus tard, Marchand reprend possession du Franco-Canadien en vertu du contrat enregistré devant notaire à l'effet qu'advenant l'insolvabilité de Bourguignon le journal revienne à Marchand.
Le 25 octobre 1895 paraît le premier numéro du journal Le Canada Français / Le Franco-Canadien qui conservera cette double appellation durant près de 70 ans. Mais peu à peu les gens prennent l'habitude de l'appeler Le Canada Français et plus familièrement Le Canada.
Tournant du siècle
En juin 1898, le journal devient la propriété du fils de Marchand, Gabriel qui lui insufflera une vie nouvelle. L'édition du 26 août 1898 compte six pages. L'année suivante, le journal a huit pages et grimpe à dix en 1905. Une première étape de l'histoire du journal prend ainsi fin.
Gabriel Marchand. qui suivra les traces de son père en se faisant élire député de Saint-Jean à l'Assemblée législative du Québec en 1908, conserve la propriété du journal jusqu'à cette date puis le vend à la compagnie «Le Canada Français Limitée», propriété d'un avocat de Montréal. Il continue cependant à en être l'éditeur jusqu'à son décès en 1910.
Arsène Bessette, rédacteur en chef qui succède à Gabriel Marchand aura aussi marqué l'histoire du journal par sa plume, ses idées patriotiques et son style coloré.
Au cours de son histoire, le journal a occupé divers locaux dans le Vieux-Saint-Jean. D'abord logé sur la rue Champlain, puis sur la rue Saint-Jacques, c'est en 1910 que l'entreprise propriétaire acquiert le terrain et l'édifice situés au 16, rue Richelieu et y élit domicile en 1911. Aujourd'hui l'emplacement porte le numéro civique 84 et le journal y a toujours pignon sur rue.
Louis-Omer Perrier
En 1918, Louis-Omer Perrier originaire de Saint-Valentin devient le directeur général de la Compagnie. Deux ans plus tard, il en fait l'acquisition pour la somme de 18 000 $. Jusqu'à aujourd'hui, l'histoire du journal restera liée à sa famille. Car à sa mort en juin 1958, son petit-fils, Yves Gagnon, prendra la relève.
À l'époque des débuts de L.O. Perrier, le journal commence à paraître le jeudi et publiera ce jour de la semaine jusqu'au 4 décembre 1968. Depuis cette date il est publié le mercredi. Si durant les quinze première années du règne Perrier le journal ne change pas d'allure, il passe en 1935 à seize pages. Il en compte vingt en 1940 puis quarante en 1953.
Tout en demeurant à tendance politique libérale, le journal cesse cependant en 1937 de se dire «organe libéral» pour se présenter comme «hebdomadaire dévoué aux intérêts de toute la région». Il n'en demeure pas moins associé aux libéraux puisque Perrier est organisateur politique du parti tant aux élections provinciales que fédérales.
Par ailleurs c'est lui qui fait vraiment du journal une publication à vocation régionale consacrant une place plus considérable à la nouvelle locale. En effet durant son règne de quarante ans, il associe à la rédaction du journal des dizaines de correspondants dans toutes les municipalités et villages allant de La Prairie à Frelighsburg. Cette nouvelle orientation fera le succès du journal jusqu'à aujourd'hui.
Source :
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Je possède fichier de 89962 personnes. Je publie sur mes sites environ 350 milles personnes.
Emploi/loisirs : Retraité, Généalogie
Programme Généalogique : Heradis 23Pro,/ Tree Family Maker,/ Ancestry
Re: Le Franco Canadien et le Canadien Français, (Journaux)
Yves Gagnon
Yves Gagnon
À la mort de Perrier en 1958, Yves Gagnon, avocat de profession qui devient par la suite directeur de l'École de journalisme de l'Université Laval, assume seul la direction. Il mise sur la qualité de l'information pour gagner la bataille de la concurrence et faire du Canada Français, l'hebdomadaire du Haut-Richelieu.
De publication partisane, il en fait un journal d'information. Indépendant de toute formation politique depuis cette époque, sa position éditoriale n'est pas pour autant neutre. Ainsi au référendum de 1980, le journal sera l'un des seuls médias québécois reconnus à prendre position pour le Oui.
En 1964, Yves Gagnon fonde la compagnie Les Éditions Le Canada Français limitée et s'adjoint des collaborateurs, dont Robert Paradis au poste de chef de l'information, lequel deviendra par la suite son associé et assumera à compter de 1970, la direction générale du journal puis la présidence de la compagnie à la mort de Yves Gagnon en 1986.
Jusqu'à ce jour, le journal est resté propriété d'intérêts locaux, indépendant et échappant aux tentacules des grands conglomérats de la presse.
À partir des années 60, tout comme le Québec, le journal vit sa Révolution tranquille bâtissant sa crédibilité. Son contenu rédactionnel se diversifie. Il devient l'hebdomadaire régional le plus important du Québec tant par son tirage, son volume que l'importance de sa salle de rédaction. Durant les années 70, il atteint pour la première fois de son histoire une stabilité financière. Il se donne une politique d'information. En 1976, la rédaction du journal est l'une des premières au Québec à se doter d'un code d'éthique. En juin 1985, le journal fête ses 125 ans et prend un nouveau virage technologique. Il tire alors à 17 056 copies et publie en moyenne 177 pages.
Survient dans la nuit du 23 au 24 avril 1988, un autre incendie qui va détruire toutes les installations du journal dont ses archives-photos. Mais six mois plus tard, le journal aménage dans un édifice neuf au coeur du Vieux-Saint-Jean.
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