Arpin, Soeur Marie

Hommage à soeur MARIE ARPIN
(Soeur Saint-Albert-le-Grand)
Naissance : 20 juin 1917 à Lorette (Manitoba)
Baptême : 22 juin 1917
Nom du père : Albert Arpin
Nom de la mère : Nadia Deschamps
Voeux temporaires : 19 mars 1936
Voeux perpétuels : 15 août 1939
Date du décès : 29 mars 2014
1917 – 2014
Si l’on considère toute la ferveur de notre défunte pour son ami de prédilection, le bon saint Antoine-de-Padoue, elle a certes trouvé sans tarder la route qui mène droit chez Dieu!
Comme les plaines fertiles du Manitoba réjouissent l’oeil, la vie au sein d’une famille nombreuse comble le coeur. Le couple Albert et Nadia compte avec fierté treize enfants, neuf garçons et quatre filles. Marie occupe le huitième rang. Bien entourée des siens, elle reçoit au baptême ce prénom qu’elle chérira. Au foyer, la foi grandit comme les blés qui parent le vaste domaine cultivable de cette région.
En 1925, d’un pas décidé, la jeune enfant se dirige vers le Couvent de Lorette. Une formation qui s’échelonne jusqu’en 1933. Avec un certificat de huitième année, Marie, jeune fille courageuse et entreprenante, songe à fixer sa tente au-delà de la frontière manitobaine. Sa soeur Lucie l’a déjà précédée dans notre Communauté. Quitter les siens, ce milieu où la vie fourmille, voilà tout un défi pour cette demoiselle! Son ardeur, sa ténacité la poussent vers l’avant. Aussi n’hésite-t-elle pas à prendre son envol vers le Québec pour y réaliser son rêve.
Le vingt-sept mars 1934, la nouvelle recrue apprivoise la vie communautaire, un milieu qui l’attire vers son idéal. Vu de l’extérieur, rien de séduisant pour capter ses aspirations sauf, la soif de Dieu! Tout au long des jours, Soeur Marie puisera des énergies nouvelles à cette source qui l’appelle à l’aventure.
Le dix-neuf mars 1936, sous l’égide du bon saint Joseph, elle signe la formule qui la lie au Seigneur par la consécration. La jeune professe reçoit comme obédience la tâche de cordon-bleu, durant cinq ans. Puis de 1941 à 1950, on la retrouve à la garde des pensionnaires dans les Écoles résidentielles de l’Ouest. Après une année d’études à Saint-Hyacinthe, soeur Marie retourne au Manitoba pour y enseigner durant vingt-deux ans spécialement à Cumberland House et à Woodridge. Munie de multiples cours de perfectionnement, elle travaille comme agente de pastorale durant quatre ans et assure divers services durant dix-neuf ans.
Pour Soeur Marie, servir devient un impératif. S’inspirant de l’enseignement de son favori, le bon saint Antoine, elle retient ces mots si percutants : «Que la parole se taise et que le geste parle»! Affairée auprès de qui lui tend la main, elle accorde d’abord une attention toute particulière aux siens avant de quitter le Manitoba. Elle a joué le rôle « d’aidant naturel » pendant quatre ans auprès d’un frère et de deux soeurs et cela jusqu’à leur décès. Auparavant, elle a été présente auprès de sa chère soeur Lucie (Saint-Gilles) retenue à l’Infirmerie de notre maison mère.
Sa longue feuille de route démontre que durant soixante-huit ans, Soeur Marie emprunte les pas de l’humble Serviteur. En 2001, lors de son entrée définitive à la maison mère, elle parvient à réjouir son milieu par le dynamisme et l’humour qui l’habitent. Taquine à ses heures, elle s’affirme aisément afin d’apporter son aide à la vie communautaire.
Mais un jour, son rythme ralentit, on lui confie le ministère de la prière. Sa soif de Dieu recrée en elle des forces neuves. Munie d’une force intérieure peu commune, elle voit que l’heure de la moisson approche et qu’il est temps d’entrer chez Dieu. Tenant fidèlement le chapelet entre ses mains, elle s’en remet à sa douce Mère Marie. Tandis que la parole se tait, son coeur bat au rythme de l’Époux qu’elle contemple. Ainsi redit-elle avec le psalmiste : «Bénis le Seigneur, ô mon âme, n’oublie aucun de ses bienfaits.» Ps 102, 2
Berthe Champagne, s.j.s.h