Morissette, Soeur Marielle

Hommage à soeur MARIELLE MORISSETTE
(Soeur Saint-Pascal)
Naissance : 02 mars 1934 à Laverlochère, (Québec)
Baptême : 02 mars 1934
Nom du père : Alphonse Morissette
Nom de la mère : Gratia Baril
Voeux temporaires : 19 mars 1955
Voeux perpétuels : 15 août 1958
Date du décès : 29 avril 2012
1934 – 2012
Encore sous le choc, à la nouvelle du décès de soeur Marielle, le personnel devient silencieux. Puis, se rappelant également le vingt-neuf avril 1936, jour où notre Vénérable Élisabeth Bergeron entrait dans la Gloire, certaines disent : «Elle est venue chercher notre chère compagne.» Partie dans son sommeil, elle entre en douce à la Maison, là où notre Père des cieux lui tend les bras. Cette levée du jour se voulait festive, mais hélas, combien remplie d’émotions!
Une plongée au coeur de son histoire familiale situe Marielle à Laverlochère, lieu de sa naissance, de son baptême et de son enfance. Le père, bûcheron courageux, assure le gagne-pain à sa famille qui compte huit enfants : quatre fils et quatre filles. Marielle occupe le deuxième rang. La bonne maman veille sur sa progéniture avec une tendresse peu commune. Au coeur de ce foyer, petits et grands tissent des liens que le temps ne saura oublier.
À sept ans, la jeune élève fréquente l’école du village tenue par des laïques. Elle termine son apprentissage en 1946. Devenue le bras droit de sa mère dont la santé est chancelante, Marielle s’active habilement. La joie qu’elle apporte à son milieu de vie deviendra la caractéristique de sa personnalité tout au fil des ans. Puis le temps passe. Alors que les Soeurs de Saint-Joseph arrivent dans cette paroisse, la présence de ces religieuses enseignantes attire son attention. Notons que la fervente mère prie régulièrement pour demander une «vocation» parmi les siens. Secrètement, la grâce fait son oeu- vre en celle qui rêve de se donner à Dieu.
À dix-huit ans, soeur Marielle quitte le foyer natal pour entrer au Noviciat. Durant une longue préparation, son rêve grandit, celui de se consacrer à Dieu. Elle accède à ce grand jour, le dix-neuf mars 1955, fête de saint Joseph, patron de la Congrégation. La nouvelle professe se dit comblée devant la réalité qui est sien- ne. Déjà, elle se fait disponible, alors que les autorités lui con-fient la tâche de cordon-bleu à Tracy. Au Québec et au Mani- toba, elle y remplira ce service durant plus de vingt-sept ans, en particulier à Saint-Liboire où elle se dévoue de 1971 à 1982.
Puis, notre fervente ouvrière se tourne vers de nouvelles activités et demeure à la Résidence Bergeron. Polyvalente à sa manière, habile et dévouée, elle exerce le métier de pédicure à la maison mère et celui des arts décoratifs où elle excelle. Elle remplit une belle mission auprès des handicapés au Centre Louise Bibeau (1994-2001).Munie de bien des cordes à son arc, on constate toutefois que sa santé dégénère. Aussi, en 1989-1990, une halte s’impose. Cette année sabbatique sera pour elle un virage dans la vie. Entrée à la maison mère en 2004, elle trouve encore moyen de semer la joie. Responsable de la salle des arts, elle passe en revue le matériel, le réorganise pour mieux servir et répondre aux besoins. Attentionnée aux autres, elle ne cesse de nous émerveiller. En dépit d’une santé fragile, soeur Marielle ne laisse échapper aucune plainte; au contraire, elle demeure souriante. Lors des réunions communautaires elle s’y implique cordialement.
Un temps fort l’a invitée à plus car toujours elle est assoiffée d’une plongée intérieure. Cette retraite dont le thème est «…l’argile et le Potier» la marquera. Comme cette masse flexible qu’est l’argile entre ses doigts, soeur Marielle, sentant que ses forces diminuent, se fait silencieuse et disponible à la fois. Rien ne peut présager qu’un matin brutal puisse l’emporter de l’autre côté de la Rive! Nous inclinant vers l’appel du Ressuscité, puissions-nous dire :
«Qu’elle entre chez Dieu, celle que le Potier a séduite!»
Berthe Champagne, s.j.s.h.