Archéologie : des perles au premier rang de la mondialisation

Une découverte archéologique prouve que les ateliers de Toutankhamon exportaient il y a 3 300 ans jusqu'au Danemark.
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La mondialisation ne date pas d'hier. En témoigne cette découverte surprenante, publiée dans le numéro de décembre de la revue d'archéologie et d'histoire danoise Skalk. Certaines perles bleues cobalt enterrées avec des femmes vivant au Danemark à l'âge du bronze proviennent des mêmes ateliers que celles que Toutankhamon a emportées dans sa tombe aux alentours de 1323 avant Jésus-Christ.
Il existait donc, au moins dès cette époque, parallèlement à la route de l'ambre descendant du Nord, un axe commercial inverse qui permettait, sans doute de manière indirecte, avec bien des intermédiaires, de retrouver dans les pays nordiques des produits d'Égypte et de Mésopotamie.
Cette information est le fruit d'une coopération internationale entre plusieurs équipes. Celles du musée Moesgaard à Aarhus, du Musée national du Danemark à Copenhague et de l'Institut de recherche sur les archéomatériaux (Iramat) à Orléans. C'est dans ce laboratoire qu'a été analysée la composition des perles de verre.
Elles appartenaient à un bracelet découvert, avec deux perles d'ambre et deux petites spirales de bronze, dans un cercueil en tronc de chêne creusé où reposaient les restes d'une femme riche. Cette fouille avait eu lieu en 1880, sur le site d'Olby, à 40 km au sud de Copenhague, où se trouvent plusieurs autres sépultures comparables.
La trace chimique de ces 23 minuscules et fragiles objets caractérisée par spectrométrie de plasma (une méthode non invasive) correspond à la composition chimique d'oligo-éléments dans des billes ayant été trouvées à Amarna, en Égypte, et à Nippour, en Mésopotamie, à environ 50 km au sud-est de Bagdad. Jusqu'alors, on n'avait pas repéré ce type précis de perles en dehors du pourtour méditerranéen. En revanche on savait que Toutankhamon et d'autres pharaons égyptiens avaient dans leurs chambres funéraires de grandes chaînes d'ambre conservées dans des boîtes.
Une des propriétés communes à l'ambre et au verre est que la lumière pénètre leur surface. Est-ce simplement un goût commun ou la preuve d'un lien entre deux cultes du soleil, l'égyptien et le nordique?
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source : http://www.lefigaro.fr/culture/2015/01/02/03004-20150102ARTFIG00213-archeologie-des-perles-au-premier-rang-de-la-mondialisation.php