Pelletier, Abbé Théo

par **GBRO** Jeu 01 Déc 2016, 02:11

PELLETIER, THÉO (1924-2014)

2014-02-10

L'abbé Théo Pelletier (52) est décédé le 10 février 2014 à l'âge de 89 ans.

Il sera exposé à l'église de la Visitation de la Bienheureuse-Vierge-Marie le vendredi 25 avril, 2014 à partir de 10 heures.

Les funérailles auront lieu le vendredi 25 avril 2014 à 11 hres à la paroisse Visitation de la Bienheureuse-Vierge-Marie. (1847, boul Gouin Est Montréal, Qc H8S 1M7)

L'abbé Pelletier était membre de la Société d'une messe.

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Monsieur l'abbé Pelletier a été ordonné prêtre le 15 juin 1952 en l'église saint-Marc de Rosemont. Toute sa vie s'est déroulée en partie dans le ministère paroissial et l'autre partie auprès de ses confrères prêtres.

D'abord, après son ordination, il fut vicaire dans diverses paroisses : Saints-Anges de Lachine, Sainte-Cécile, Saint-Léon, Saint-Eugène et curé à Saint-Eugène et à La Visitation de-la-Bienheureuse-Vierge-Marie. C'est dans cette paroisse qu'il restaura l'intérieur de l'église et qu'il déploya ses efforts à faire reconnaître ce lieu de culte monument historique par le gouvernement du Québec.

Après ce ministère, il s'occupa de visiter les prêtres malades et retraités. Il devint ainsi responsable de la maison de prêtres retraités Ignace-Bourget.

Prêtre d'une grande sensibilité, délicat et de bon conseil, l'abbé Pelletier a été profondément dévoué tant pour sa famille naturelle que pour sa famille diocésaine. Il donna son temps, bénévolement, à servir les personnes comme visiteur des registres paroissiaux et assistant du chancelier de l'archidiocèse de Montréal.

Quelques jours avant de nous quitter, il confia à un confrère combien il avait aimé les prêtres et il les voulait heureux.

Aujourd'hui, nous confions notre frère Théo à l'amour miséricordieux du Père.

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Homélie de Mgr Jude Saint-Antoine

« Reste avec nous : le soir approche et déjà le jour baisse ». En approchant du village d'Emmaüs, les disciples qui font route avec un inconnu qui les a rejoints, n'ont pas encore reconnu en lui Jésus de Nazareth. En l'écoutant, après deux heures de route, ils sentent déjà leur cœur tout brûlant. Ils veulent encore l'entendre : « Reste avec nous : le soir approche et déjà le jour baisse ». Tristes et inquiets, ils ont besoin de sa présence. Ils souhaitent prolonger la rencontre. A la fraction du pain, « leurs yeux s'ouvrirent, et ils le reconnurent ».

Dans l'épreuve, après la perte d'un être cher, il faut parfois du temps pour réparer la brisure, laisser guérir la blessure. Il faut longuement cheminer, marcher avec un proche, un ami. Ce matin, ensemble, nous voulons resserrer nos liens d'amitié avec Théo Pelletier, après plus de deux mois de séparation. Laissons-nous interpeller par le témoignage de sa longue vie marquée par le service et l'amour de ses frères.

Théodore est né à Montréal le 7 juillet 1925. Il est le fils d'Agilda Dupuis et de Louis Pelletier. Il poursuit ses études secondaires et collégiales à l'Institut Mongeau et Saint-Hilaire, et sa formation théologique au Grand Séminaire de Montréal. Il est ordonné prêtre le 15 juin 1952, à la paroisse Saint-Marc de Rosemont.

Nommé vicaire de vacances aux Saints-Anges de Lachine et à la paroisse Sainte-Cécile, le jeune prêtre continue, en 1963, à exercer son pastorat à la paroisse Saint-Léon. Un an plus tard, il est étudiant à l'Institut de Pastorale des Dominicains et, l'année suivante, il est nommé aumônier à l'Institut Cardinal Léger.

Vicaire à Saint-Eugène en 1967, il devient curé de cette paroisse, l'année suivante. En 1972, Mgr Paul Grégoire lui confie la cure de la paroisse de la Visitation-de-la-Vierge-Marie.

En 1978, l'abbé Pelletier devient responsable de la résidence Chomedey et deux ans plus tard de la Résidence Ignace Bourget, tout en visitant les prêtres malades et retraités. Il profite du stage de Rome et reçoit le mérite diocésain Mgr Ignace Bourget en 1989. A la retraite depuis 1990, il décède à l'hôpital Saint-Luc, le 10 février 2014.
Quelques jours avant sa mort, j'étais à son chevet, heureux de rencontrer un vieil ami. A quelques reprises, il m'exprime la joie de cette rencontre où avec volubilité et en pleine lucidité, il me rappelle ce qu'il a vécu de meilleur tout au long de sa vie. Ses premières expériences pastorales en paroisses, ses années plus difficiles en milieu scolaire, ses années intenses comme curé de Saint-Eugène et de la Visitation. De mon côté, je lui rappelle la confiance que Mgr Paul Grégoire lui a témoignée en lui confiant la responsabilité des deux premières résidences pour les prêtres à la retraite. Une responsabilité qu'il assume en déployant ses qualités d'accueil, d'écoute et de dévouement. C'est sur ces propos qu'il me demande de le bénir, en m'assurant de son amitié.

Depuis cet heureux moment, je retrouve quelques notes inscrites à son itinéraire et je me rends compte du souvenir positif que l'abbé Théo Pelletier laisse derrière lui. A son 25e anniversaire d'ordination presbytérale, un paroissien écrit dans le feuillet paroissial : « le zèle apostolique de notre curé n'a pas tardé à s'affirmer par de nombreuses initiatives pastorales : visites et messes des malades, rencontres conjugales pour les couples assoiffés de spiritualité, équipes liturgiques, accueil à l'église le dimanche, visites à l'école, groupes de folklore. Dans sa nouvelle paroisse, à la Visitation, le pasteur applique « l'aggionamento » du Concile, en cherchant à répondre aux besoins de la communauté chrétienne, en s'activant à la rénovation de l'église qui est reconnue « monument historique ». Après avoir éprouvé ses forces physiques, le pasteur, dans la force de l'âge, retrouve une nouvelle ardeur pour le service de ses ouailles. L'éloge du prêtre se termine par ces mots : « prudent administrateur, prêtre dévoué et sage conseiller, M. le curé a gagné le respect, la confiance et l'admiration de ses paroissiens ».

Après ces belles et fructueuses années en paroisses, M. l'abbé Théo Pelletier couronne sa vie sacerdotale dans le service auprès des prêtres malades et à la retraite. En répondant à ses nombreuses invitations à la résidence Ignace-Bourget, j'ai vu le directeur à l'œuvre. Aussi, il m'a été facile de lui exprimer mon admiration pour l'excellence de son travail à l'occasion de la remise du mérite diocésain Mgr Ignace-Bourget : « Votre charisme auprès des prêtres malades et âgés, un charisme fait de délicatesse, de dévouement, de sagesse, vous a permis de créer ici un esprit fraternel. Vous vous êtes fait disponible, attentif à chacun. Vous avez vu au réaménagement et à l'agrandissement de la résidence. L'expérience acquise dans la direction de cette maison a été des plus utiles à l'architecte et aux artisans de l'œuvre. Tout ce dévouement mis en lumière justifie le mérite qui vous est accordé. »

Au même moment, à la retraite, il peut écrire à son évêque : « Je m'attache aux personnes avec qui je vis et leur départ me peine toujours. Je me remets difficilement d'un deuil à l'autre. Je rencontre très souvent les prêtres malades. On doit me prévenir de toute urgence, quelque soit l'heure, le jour ou la nuit. Je pense avoir consolé bien des familles éprouvées par ces deuils. Les prêtres sont bien soignés et heureux dans la maison. L'atmosphère ... très agréable ... Vivre ensemble et être heureux, comme prêtres diocésains, voilà un défi relevé. Mission accomplie! J'en remercie le Seigneur. »

Ces mots se passent de commentaires. Ils disent tout ce qu'a investi l'abbé Théo Pelletier au service de ses confrères. Aussi, Mgr Paul Grégoire pouvait spontanément lui répondre : « Vous vous êtes acquitté d'une façon remarquable de votre responsabilité que tous vos confrères ont appréciée. Je veux que vous sachiez mon admiration et ma reconnaissance personnelles pour ce beau travail. Le Seigneur vous a donné des charismes dont vous avez fait profiter un grand nombre de prêtres. Cela doit déjà vous procurer une grande satisfaction ».

Ces paroles inscrites dans sa mémoire ont apaisé les derniers moments de sa longue vie. Elles étaient pour lui l'écho du « bruissement d'un souffle tenu » qui découvrait au prophète Elie la présence du Seigneur à ses côtés. Avec le prophète, il pouvait lui dire : « Je suis passionné pour le Seigneur », pour ce Dieu que j'ai aimé et servi dans mes frères. C'est dans cette sérénité que l'abbé Théo Pelletier s'est endormi, assuré de se réveiller dans les bras du Père.

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