Prise de Pemquid par d'Iberville, le 15 août 1696.

D'Iberville convainquit Louis XIV qu'il fallait chasser les Anglais du territoire des Abénaquis.

Au printemps de 1696, il partit avec trois vaisseaux, se rendit à la baie des Espagnols dans l'île du Cap-Breton, puis attaqua trois vaisseaux anglais qui croisaient à l'embouchure de la rivière Saint-Jean et s'empara du "New Port" le 4 juillet 1696.

À quelques jours de là, d'Iberville était à Pentagouet dans l'état du Maine.  Il fit préparer un grand festin pour plus de 300 Sauvages, leur distribua des présents du roi et leur annonça qu'il allait attaquer et détruire Pemquid que les Anglais avaient élevé sur leur territoire.  Les Abénaquis acceptèrent avec enthousiasme l'offre que leur faisait d'Iberville de prendre part au siège de la place. 

Quatre jours plus tard, le 14 août 1696, Pemquid fut investi par terre et par mer.  Situé à l'embouchure de la rivière Kénébec, ce fort formait un carré : il avait trois bastions et une tour du côté de la mer; ses murailles hautes de 12 pieds avaient de quatre à cinq pieds d'épaisseur; il était défendu par 15 canons et 92 hommes.  Sommé de se rendre,  Chubb, commandant du poste, fit cette réponse : "Quand bien même la mer serait couverte de vaisseaux français et la terre d'Indiens, je ne me rendrais pas."

Le lendemain, le 15 août 1696, D'Iberville fit transporter des canons et des mortiers à une demi-portée de canon de la place.  Il fit tirer quatre bombes sur le fort et envoya de Saint-Castin sommer Chubb de se rendre immédiatement, sans quoi, les Anglais risquaient leur vie car les Sauvages n'attendaient que le signal de l'assaut pour les massacrer.

Chubb capitula aux conditions suivantes : les gens de la garnison conserveraient leurs hardes, les prisonniers seraient reconduits à Boston et échangés contre des prisonniers français et sauvages; chemin faisant, on les protégerait contre la fureur des indiens.

D'Iberville fit distribuer aux Sauvages les vieilles hardes laissées dans le fort, les fusils, de la poudre et du plomb, puis, il fit raser le fort.

Élie de Salvail, fec, 366 Anniversaires Canadiens, 1929.