Les Pères Jésuites reçoivent deux jeunes Sauvages, le 21 décembre 1632.

Les Relations des Jésuites servent à guider l'historien à travers les époques éloignées et méconnues de notre histoire.

Charlevoix dit : " Comme ces Pères étaient répandus dans toutes les nations avec qui les Français étaient en commerce, et que leurs missions les obligeaient d'entrer dans toutes les affaires de la colonie, on peut dire que leurs mémoires en refermaient une histoire fort détaillée.  Il n'y a même d'autre source où l'on puisse puiser pour être instruit de la religion parmi les sauvages, et pour connaître ces peuples, dont ils parlaient toutes les langues.  Le style de ces relations est extrêmement simple mais contient néanmoins une mine de renseignements."

Voici un extrait des relations de 1633, où il est question de deux jeunes Sauvages confiés aux bons soins des Pères :
"Le 21 décembre 1632, le bon Dieu nous donna deux petits pensionnaires : Manitougache nous en ayant présenté un petit à qui il avait sauvé la vie, nous l'acceptâmes; et comme nous étions en crainte qu'il ne s'ennuyât tout seul, nous pensions à en trouver encore un autre pour lui tenir compagnie. Au même temps voilà une femme qui entre chez-nous avec son fils âgé d'environ sept ans, nous le regardions, disant l'un à l'autre, voilà justement ce qu'il nous faudrait.  Je m'adresse à sa mère, lui demandant si elle ne voudrait pas nous laisser son fils, que nous le nourririons le mieux qu'il nous serait possible.  Elle nous dit qu'elle était venue ici pour prier Manitougache de vous le présenter et vous supplier de l'accepter.  Dieu sait si nous fûmes contents."
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"C'est un vrai plaisir de voir ces deux enfants; ce sont mes petits escoliers, ils commencent à lire, ils savent prier en latin et dans leur langue.  Ils nous font parfois rire par leurs petits discours.  Avant qu'ils mangent nous leur faisons dire le "Benedicite", voilà pourquoi quand ils veulent manger, ils s'en viennent nous dire "Benedicite" c'est-à-dire donnez-moi à dîner.  Comme ils voulaient donner à manger à un petit chien, ils nous disaient qu'il n'avait pas dit "Benedicite", l'un d'eux nous dit : "Je vais le dire pour lui".  Comme nous rions, son compagnon lui dit : "nama irinisionakhi attinoukhi" ce qui signifie "Les chiens n'ont pas d'esprit, ils ne disent pas Benedicite". "

Élie de Salvail, fec, 366 Anniversaires Canadiens, 1929.