Simard, Marie-Alice

doyen a écrit:L'article qui suit a été écrit en 2006.
Mais, selon un court reportage durant les nouvelles sur RDI hier, mercredi,22-2-2012, Mme Simard fêtera son 103ième anniversaire de naissance.
Cette Dame demeure encore seule dans sa maison, l'entretiend et se fait sa bouffe elle même.
Merveilleux jour de fête et encore bien des années à cette grande dame encore pleine de vie.
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Marie-Alice Simard
Un vieillir réussi
 
 
 
 
Par Madeleine Otis
 
 
 
Tout au long de sa vie, elle a cultivé un jardin secret…
celui de l’artisanat porté à la dimension d’un art.

Vous est-il arrivé, après quelques heures passées en compagnie d’une aînée, de vous dire presque à voix haute :  «Quelle femme exceptionnelle et si peu connue ! »  Qui est-elle ? L’occasion de vous la faire connaître m’est offerte par ce projet Les aînés porteurs de mémoire.
C’est pour moi un geste d’amitié, je dirais même un devoir de mémoire, que de donner une place à Marie-Alice Simard dans la galerie des portraits de gens méconnus ou oubliés de nos mémoires collectives dans Charlevoix.
Marie-Alice est née le 22 février 1909. Son père, Charles Simard, fromager de métier et sa mère, Mélanie Gauthier dit Larouche habitaient le rang de La Mare à Baie-Saint-Paul. Elle était l’aînée d’une famille de huit enfants.
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Elle a fait ses études primaires à l’école du rang, école voisine de la maison paternelle. À l’âge de quatorze ans, elle poursuit ses études au couvent de Baie-Saint-Paul  tenu par les sœurs de la Congrégation de Notre-Dame.

Le couvent des Sœurs de la Congrégation de Notre-Dame.
La façade donnait sur la rue Saint-Jean-Baptiste.
Il a été incendié en 1924.
Elle obtient un brevet d’enseignement à l’âge de dix-sept ans. Elle pensionne, les jours de semaine, chez sa tante Hermance qui lui apprend les secrets du tricot à l’aiguille, du crochet, du filet et autres techniques artisanales.
Elle développe d’autres habiletés auprès de ses parents : le filage de la laine et la couture. Elle assiste son père, grand producteur de tabac et taquine la truite dans le cours d’eau voisin. Elle accompagne au piano ses frères et cousins, musiciens de talent.
Elle enseigne quelques années au village et à l’école du rang à l’époque héroïque des cinq divisions et des salaires minables. C’était aussi le temps de « faire sa jeunesse » comme on disait et son amoureux lui promettait des jours meilleurs. Elle laisse l’enseignement et le 5 novembre 1935, elle épouse Adrien Simard issu d’une famille nombreuse de Baie-Saint-Paul.
Au long des années qui suivirent, la famille déménage souvent dans les limites de Baie-Saint-Paul pour répondre aux multiples occupations du mari et du père. Ils connaîtront les joies de la naissance de quatre filles. Marie-Alice est soucieuse de l’éducation et de l’instruction de ses filles : brevet d’enseignement, cours de  piano, de chant, de dactylo, habiletés manuelles et artistiques…autant d’atouts pour de belles carrières. Aujourd’hui, elles s’accordent à dire que leur mère savait écouter, régler les différents de façon calme et conciliante.
Marie- Alice a puisé dans sa foi le courage dans les épreuves dont le décès de la dernière de ses filles à l’âge de neuf mois, des ennuis de santé et le décès de son mari suite à quinze ans de maladie.
Aujourd’hui, Marie-Alice a 97 ans. Tout au long de sa vie, elle a cultivé un jardin secret…celui de l’artisanat porté à la dimension d’un art. Elle illustre ses souvenirs par la peinture : sa maison natale, l’école du rang, des paysages, des scènes d’art naïf et des portraits.

Marie-Alice Simard

Elle se détend en jouant du piano; elle aime la lecture, la belle musique, les longues marches et elle cultive un potager disant à chaque année « C’est la dernière fois » mais l’amour de la terre est encore le plus fort.
Elle vit seule dans sa maison et ménage ses forces en dosant les travaux d’entretien coupés de lecture et de musique. Je remarque sa belle tenue lors de mes visites chez elle – jolie robe de sa confection, cheveux soignés, un soupçon de parfum sur son  mouchoir et sur la table, le sucre à la crème de l’hospitalité. Jouer aux cartes est son loisir préféré. Le «quatre-sept » n’a plus de secret pour elle et chacune de ses victoires est célébrée par de petits coups de poing sur la table.  Je le redis, « Quelle femme exceptionnelle et…mieux connue, maintenant ! »
 
Baie-Saint-Paul, 22 février 2006
Références : France Simard
http://www.baiesaintpaul.com/bibliotheque/aines/Marie_Alice_Simard.htm