Sauvage Documentaire sorti au printemps 2011

André Garant a écrit:Documentaire sorti au printemps 2011.

C'est un portrait des autochtones d'aujourd'hui, avec leurs espoirs, leurs combats, leurs forces et leurs défaites. Un portrait sans complaisance, qui ne passe pas outre à des sujets rarement abordés, comme la corruption et les jeux de pouvoir dans les réserves, par exemple.

Le documentaire Sauvage, de Guillaume Sylvestre, est le fruit d'un séjour d'un an et demi dans différentes communautés amérindiennes du Québec. Le réalisateur y a notamment fait la rencontre de trois personnes qui ont modifié son regard sur les autochtones: Daniel Picard, jeune entrepreneur huron-wendat de Wendake, Anne Archambault, grande chef des Malécites, et Sabrina Boivin, Atikamekw de Wemontaci, qui trime dur pour finir ses études, dans un contexte social difficile, et qui rêve, après avoir étudié au cégep, de revenir ouvrir un restaurant dans sa communauté.

S'il y a un fil conducteur à ces récits, c'est sans doute l'espoir. Espoir malgré les suicides, les conflits politiques, espoir malgré la dureté de la vie autochtone, qui n'est pas non plus ici occultée.

L'espoir d'Anne Archambault de redonner à sa communauté ses droits bafoués, l'espoir de Daniel Picard de tendre des ponts avec les non-autochtones tout en gardant le sens aigu de son identité, l'espoir de Sabrina Boivin, jeune mère de 18 ans, de vivre une vie heureuse malgré les écueils qui ont décimé sa famille.

Comme dans la vraie vie

Le film, qui dure près d'une heure et demie, semble partager ces combats sans en connaître l'issue, comme dans la vraie vie.

L'idée du film est venue à Sylvestre après une rencontre avec Daniel Picard, qui voulait lui-même tourner un film sur le sujet. Guillaume Sylvestre a entendu chez Daniel un discours qu'il n'avait pas entendu jusqu'à ce jour, un discours d'ouverture sur les autres. C'est dans le sillage de Daniel Picard que Guillaume Sylvestre a rencontré les différents acteurs de Sauvage, et qu'il a passé beaucoup de temps dans les réserves.

«Ce sont des gens qui vivent à contre-courant de ce qui est véhiculé dans les médias comme images des autochtones, des gens qui veulent trouver leur dignité», explique Sylvestre en entrevue.

Il est aussi touchant d'entrevoir les liens intergénérationnels qui lient les autochtones entre eux. On voit par exemple Anne Archambault avec sa mère, qui a toujours défendu son identité autochtone. On l'appelait la sauvagesse, se souvient-elle, et c'est vrai, dit-elle, elle était Indienne. On voit Sabrina Boivin avec son père, qui la soutient dans ses démarches et qui est intervenu auprès d'elle lorsqu'il la sentait perdue dans le monde de la consommation de la drogue.

Mais on voit aussi Anne Archambault, qui doit lutter contre une forte opposition d'un groupe de membres de sa communauté qu'elle dit corrompu, ou Daniel Picard, qui se fait dire par des amis qu'il se comporte parfois comme un non-autochtone. On s'émeut encore de voir Sabrina Boivin au milieu d'un cimetière où tant des siens ont été enterrés, à l'aube même de leur vie.

Et si le film a été réalisé par un non-autochtone, ce sont les autochtones eux-mêmes qui se racontent ici.

Regard réaliste, donc, que pose Guillaume Sylvestre sur une réalité encore étonnamment méconnue au Québec. Le documentariste dit lui-même qu'il ne connaissait pas grand-chose sur le sujet avant de s'y pencher.

Sylvestre s'est approché sur la pointe des pieds de la réalité autochtone, il a parfois dû prendre le temps de connaître les gens avant de les filmer. Le temps qu'il faut pour se débarrasser de ses préjugés.

Source :
http://www.ledevoir.com/culture/television/323730/television-a-la-une-sauvages-et-fiers-de-l-etre

Sabrina Boivin est une jeune mère de famille qui a grandi dans la communauté des Attikameks de Wemotaci. Alors que plusieurs de ses cousins et cousines choisissaient la voie du suicide, Sabrina a plutôt choisi de se relever les manches et de poursuivre ses études.

 Daniel Picard est un Huron originaire de Wendake qui oeuvre dans le domaine de la production télé. Son mandat : vendre la culture autochtone.
Anne Archambault est une chef malécite qui se bat depuis plusieurs années déjà pour le bien de son peuple. Ils sont les représentants de trois générations d'autochtones qui en ont marre du misérabilisme, et ont décidé d'une refonte de leur identité à l'ère de la modernité.

Sauvage n’est pas un documentaire misérabiliste. Pas de larmes arrachées au spectateur, pas de voyeurisme indécent. De simples constats et beaucoup de questions qui amènent une réflexion qui n’a rien de facile.

Le documentaire se termine sur une phrase : «La vie continue. Faut juste pas regarder en arrière.» Allons-y, saisissons cette chance de construire un avenir différent, rempli d’espoir... et de rires d’enfants.

http://www.lienmultimedia.com/article.php3?id_article=25732

http://www.cinoche.com/films/sauvage/index.html Bande annonce