St-Denis-Brodeur, Juliette

nounou60 a écrit:Juliette St-Denis Brodeur aura 100 ans dimanche

Diane Legault

Publié le 24 janvier 2009

Elle est née le 25 janvier 1909. Oui, oui, 1909 ! La Terrebonnienne aura donc 100 ans dimanche et pour célébrer son anniversaire, plus de 250 personnes, dont plusieurs sont des membres de sa famille, seront réunies samedi soir pour lui rendre hommage et fêter avec elle.



Juliette St-Denis Brodeur célèbrera son 100e anniversaire de naissance ce dimanche 25 janvier. (Photo : Yves Ranger)

Toutes les personnes présentes, et plus particulièrement ses enfants, rappelleront leurs beaux souvenirs en compagnie de la centenaire et salueront entre autres sa gentillesse et son courage. «Ma mère me choque un peu, parce que des fois, j'aurais eu le goût qu'elle s'apitoie sur notre sort quand ça allait mal, qu'elle nous console, qu'elle me dise : Pauvre petite fille. Elle nous a toujours montré qu'il faut accepter les choses comme elles sont, même les épreuves. À propos des mauvais moments de la vie, elle dit, dans sa grande sérénité : C'est comme ça et il faut les accepter», de confier avec reconnaissance Nicole, la plus jeune des filles de Mme St-Denis Brodeur. «Ma mère a vécu de nombreuses épreuves auxquelles plusieurs personnes n'auraient pas passé à travers. Mes parents ont toujours eu de la classe et de la dignité, dans n'importe quelle situation de leur vie», ajoute-t-elle.

Mme St-Denis Brodeur est mère de huit enfants et quelques-unes de ses nièces ont plus de 80 ans. «Aujourd'hui, je les vois plus comme des frères et des sœurs», avoue la centenaire.

Son secret

Appelée à dévoiler le secret de sa longévité, Juliette St-Denis Brodeur, une dame très volubile à la mémoire phénoménale, dit tout simplement : «Je ne sais pas vraiment, mais je sais qu'il faut vivre une journée à la fois et accepter les événements tels qu'ils se présentent. J'ai aussi toujours eu quelqu'un pour m'aider et j'ai toujours eu la foi», explique-t-elle. Avoir 100 ans signifie aussi subir la perte de plusieurs êtres chers. Mais là encore, dans sa grande sagesse, Mme St-Denis Brodeur dira : «Il ne faut jamais oublier que nous sommes tous prêtés ici-bas». «Je suis malade depuis que je suis toute jeune et j'ai constamment eu besoin de médicaments. J'ai failli mourir plusieurs fois et j'ai toujours passé à travers», confie la Terrebonnienne. «Mon docteur a mis mes huit enfants au monde et son fils, ceux de mes enfants», mentionne-t-elle au passage. Malgré les années, Mme St-Denis Brodeur semble encore attristée par la mort de son petit frère d'à peine quelques mois alors qu'elle avait dix ans. Elle se souvient de son petit cercueil de bois dans une voiture tirée par des chevaux. Elle raconte aussi comment elle a accouché, miraculeusement, de son premier enfant, Roland, qui aura 79 ans cette année : «Alors que j'étais enceinte et prête à accoucher, je souffrais de problèmes intestinaux. À un moment donné, on m'a dit qu'il n'était possible de sauver seulement un des deux, la mère ou l'enfant. Même le curé est venu me demander si j'étais prête à faire le sacrifice de ma vie pour mon enfant. Finalement, je me suis endormie. Mon docteur qui est constamment resté près de moi, nous a sauvé mon fils et moi». Mme St-Denis Brodeur aura aussi été séparée de son aîné pendant quelque temps : «Alors que j'étais enceinte de mon troisième enfant et que j'étais à pleine ceinture, mon plus vieux, âgé de 2 ans, a arrêté de marcher subitement. Atteint de la tuberculose à la hanche, il a passé quatre ans à l'hôpital. Je pouvais le voir une fois aux 15 jours seulement et je ne pouvais pas lui téléphoner. Quand il est revenu à la maison, plâtré jusqu'à la poitrine, il ne me reconnaissait même plus», dit-elle tristement. Son fils Roland lui est très reconnaissant. Il dit que la gentillesse de sa mère est sa principale qualité.

Si l'amour est un des éléments essentiels de vie, Mme St-Denis Brodeur pourrait vivre encore longtemps, car elle en recevra certes beaucoup de la part de ses proches ce week-end.

Dans notre prochaine édition, Mme St-Denis Brodeur, qui a dû s'adapter à cent ans de changements rapides, racontera des parties de sa vie, dont sa jeunesse, qu'on pourrait presque qualifier non pas d'une autre époque mais d'un autre monde.