Colton, Albert

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La Revue
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Terrebonne, lundi 9 décembre 2013

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[img(269.79999999999995px,222.8px)]http://www.larevue.qc.ca/CGUploadDir/images/thumbs/imgctrlthb_w270_h223_q60_10colton1_u120717141829.jpg[/img]Né en 1907, à Londres, Albert Colton est arrivé au Canada alors qu’il n’était âgé que de 14 ans. (Photo : Pénélope Clermont)
105 bougies pour Albert Colton
Pénélope Clermont
Mardi 17 juillet 2012
Chaque anniversaire est un peu spécial. Il marque le temps qui passe. Plus on vieillit, moins il nous importe. Mais lorsqu'on atteint l'âge vénérable de 105 ans, la journée vaut certainement la peine d'être soulignée. Joyeux anniversaire, Sir Albert Colton!
Résident du Manoir de la Rive, à Terrebonne, depuis plus de 18 ans, Albert Colton aura 105 ans le 7 août. Pour l'occasion, ce dernier aura droit à un dîner d'anniversaire en compagnie des autres résidents. Un musicien sera sur place pour marquer le grand jour.
De nature très humble, M. Colton ne voit pas pourquoi on lui porte une attention particulière. «Ce n'est pas nécessairement plus gros que 85 ans», dit-il simplement. Mais il accepte de se prêter au jeu, comprenant que les gens puissent être impressionnés.
«Depuis ses 100 ans, il accepte qu'on le fête, mais il aime ça simple», indique Martin Poirier, propriétaire de la résidence.
Malgré ses 105 ans, M. Poirier précise que le résident est encore très autonome. «Il a mal aux genoux, mais il lave encore ses planchers! Le jour, il s'assoit sur la terrasse. Il est toujours de bonne humeur. Et il vient même toujours manger dans la salle à manger», fait-il savoir.
Il faut dire que M. Colton est encore un homme actif pour son âge. «Il y a des femmes ici, surtout une, qui me dit toujours quand elle me croise dans le corridor : "Toujours en forme, toujours en forme!", souligne-t-il avec le sourire. Je m'adonne bien avec le monde ici, et je suis le seul homme qui joue aux cartes!»
Arrivé de Londres à 14 ans
Albert Colton a vu le jour le 7 août 1907 à Londres, en Angleterre. Aîné de trois enfants - ses frères sont maintenant décédés -, il a perdu sa mère alors qu'il était très jeune, ce qu'il l'a amené à être placé dans un orphelinat.
En 1922, le jeune Colton fait une traversée de sept jours en bateau de l'Angleterre au Canada afin de venir travailler dans les champs. Dans les années 20, le gouvernement canadien favorisait l'immigration et offrait un programme d'aides manuels destiné aux cultivateurs, ce qui a initié le voyage.
Le Terrebonnien, qui n'avait alors que 14 ans, avoue que le voyage a été difficile et le temps, venteux. N'ayant pas le pied marin, il a dû finir le trajet dans la cale du bateau.
Sa première nuit en sol canadien s'est déroulée à Ottawa. Après un très court séjour chez les sœurs de la Charité, en Ontario, il s'est ensuite vu placé comme journalier sur une ferme, à Saint-Lin-des-Laurentides.
L'Anglais d'origine se considère chanceux d'avoir été accueilli par les Rivest, «une très bonne famille française», selon une courte biographie rédigée par la fille de M. Colton. D'autres enfants qui étaient du voyage en bateau n'ont pas eu le même sort. «J'ai toujours frappé du bon», résume avec le recul le principal intéressé.
Unilingue anglophone, l'homme sympathique n'a pas eu de mal à s'intégrer à sa nouvelle culture. «J'ai appris le français en lisant "La Presse"», affirme-t-il dans un français impeccable, à travers lequel on entend même un accent québécois.
Elle s'appelait Amanda
Une dizaine d'années plus tard, Albert Colton a travaillé chez un autre cultivateur, un certain M. Bélanger, puisque sa famille d'accueil avait vendu sa ferme. C'est à cet endroit qu'il a découvert l'amour. Elle s'appelait Amanda. Elle avait 10 ans de moins que lui et était la nièce de M. Bélanger.
Alors âgé de 25 ans, M. Colton a attendu quelques années avant de lui déclarer son amour et de lui faire la grande demande.
Une fois marié, le couple a demeuré à Terrebonne pendant une dizaine d'années, puis est déménagé à Montréal, où sont nés leur fille et leur garçon. À la retraite, soit 28 années plus tard, le couple Colton est revenu s'installer à Terrebonne.
Aujourd'hui entouré de ses deux enfants, de ses cinq petits-enfants et de ses huit arrière-petits-enfants, Albert Colton garde le souvenir de sa femme, décédée il y a maintenant 19 ans.
Décrit comme «un homme qui aime la vie et qui, malgré ses 105 ans, reste très contemporain et à l'écoute de tout ce qui se passe autour de lui», M. Colton, toujours selon la biographie composée par sa fille, est «une mine d'or de plus d'un siècle de souvenirs qu'on ne se lasse pas d'écouter».
Joyeux anniversaire, M. Colton!