Bourdon, Soeur Madeleine

À Saint-Hyacinthe, le 2 avril 2014, est décédée Sœur Madeleine Bourdon, en religion Sœur Sainte-Alice des Sœurs de Saint-Joseph de Saint-Hyacinthe, à l’âge de 90 ans, après 70 ans de vie religieuse.
Elle laisse dans le deuil, outre sa famille religieuse, une sœur; Pierrette (Jean-Claude Robillard) ainsi que plusieurs neveux et nièces, autres parents et amis.
Sœur Madeleine Bourdon sera exposée, le dimanche 6 avril 2014, à 19 heures, à la Maison mère des Sœurs St-Joseph, 805, avenue Raymond, Saint-Hyacinthe. Une prière spéciale aura lieu à 19h30.
Les funérailles seront célébrées le lundi 7 avril 2014, à 13h30, en la chapelle de la Maison mère des Sœurs de Saint-Joseph de Saint-Hyacinthe, 805, avenue Raymond, suivies de l’inhumation au cimetière de la Communauté

Hommage à soeur MADELEINE BOURDON
(Soeur Sainte-Alice)
Naissance : 30 juillet 1923 à Montréal (Québec)
Baptême : 31 juillet 1923
Nom du père : Joseph Bourdon
Nom de la mère : Alice Lussier
Voeux temporaires : 15 août 1943
Voeux perpétuels : 15 août 1946
Date du décès : 02 avril 2014
1923 – 2014
Marie, Louise, Madeleine est la deuxième de neuf enfants. Elle fleurit entre six frères et deux soeurs. Son père, manoeuvre à la compagnie CNR de Montréal, traverse durement la crise des années trente. La santé de sa mère se fragilise durant cette période. En 1935, afin de favoriser le rétablissement de la maman, la famille déménage à Sainte-Madeleine. Des liens étroits se tissent avec les religieuses de Saint-Joseph. Madeleine, à douze ans, poursuit ses études avec elles. Sa neuvième année terminée, elle travaille au bureau de poste et assiste sa mère à la maison.
À dix-huit ans, l’heure est venue de répondre à l’appel entendu tôt dans l’enfance. Madeleine entre au couvent des Soeurs de Saint-Joseph de Saint-Hyacinthe. Le trois septembre 1941 marque le départ de trois enfants : deux garçons quittent pour le séminaire et Madeleine pour le couvent. Quel vide au nid familial! Quel sacrifice pour les parents! Seule leur foi permet d’accepter ce départ massif. Malgré la séparation, Madeleine demeure profondément attachée à sa famille. Elle porte comme une fierté le lien de parenté qui l’unit à Mère Fondatrice de par sa mère.
Cette femme riche de nombreux talents (enseignement, chant, dessin, peinture, couture, cuisine) ne les garde pas jalousement, elle les offre joyeusement à Dieu pour le bonheur des autres. Sa vie de religieuse se déroule sous le signe de l’amour et de la foi. Fidèle à la prière, elle relève les multiples défis que la vie lui présente. Sa grande sensibilité ouvre la porte à la vulnérabilité dans le quotidien des relations. Dans les moments difficiles, inhérents à toute vie, elle se dit : Dieu est là quoi qu’il arrive et elle chante au fond de moi sa Parole : « Je suis avec vous jusqu’à la fin des temps. » Mt 28, 20 Écrire son journal devient sa manière d’intégrer les événements.
Soeur Sainte-Alice est une éducatrice dans l’âme, une religieuse passionnée, ardente et chaleureuse. Grâce à son exquise sensibilité, à sa suave délicatesse et à son écoute aimante, elle sait reconnaître et stimuler le potentiel de chaque élève. Certaines de ses étudiantes maintiennent tout au long de leur vie des liens empreints d’une reconnaissance et d’une affection indéfectibles. Ses capacités d’adaptation sont mises à profit car, au cours de ses trente ans en éducation, elle connaît quatorze écoles. Les exigences de la profession d’enseignante sont lourdes. Il faut allier prière, enseignement, études et divers travaux d’entretien.
Soeur Madeleine, forte de Dieu, s’épanouit dans la vie religieuse. Ne s’est-elle pas offerte à l’Amour miséricordieux à l’instar de Thérèse de Lisieux. Elle vibre de reconnaissance comme une corde de violon que les années ne parviennent pas à user. En 1974, à cinquante et un ans, elle accepte de mettre ses talents de couturière et de cuisinière au service de l’Église du Lesotho. Durant dix- huit ans, elle y met tout son coeur. Elle rapporte dans ses bagages mille souvenirs heureux. À son retour définitif à la maison mère en 1992, soeur Madeleine offre généreusement ses compétences et son amour aux religieuses de la communauté. Les années à l’Infirmerie furent une période d’acceptation progressive des pertes dûes à l’âge jusqu’à la pacification de l’âme mûrie par la foi.
Chère soeur Madeleine, tu dois bien reconnaître que Dieu s’est fait un chemin en toi à travers tes fragilités et Il a atteint le coeur des autres grâce à toi. Par ta façon d’être, par tes actes, encore plus que par tes paroles, tu as manifesté un Dieu tout proche et tout aimant. Merci soeur Madeleine!
Marie-Claire Dupont, sjsh